Logiciel éditorial : les premiers “couacs” de Mélody

Face à des remontées catastrophiques des rédactions, concernant la mise en place du nouveau logiciel éditorial Mélody en remplacement de la V3+, les élus CFDT et CGT ont fait une déclaration liminaire lors de la séance du CSE, le 7 juin 2021, demandant que le déploiement du logiciel soit stoppé, le temps de régler les différents problèmes constatés. Un CSE extraordinaire sera prochainement consacré à ce sujet. Il faut par exemple 57 clics pour un article mis en page contre 27 sur la V3+ et l’ensemble est lent et inadapté…

Comment commencer cette séance sans évoquer le nouveau système éditorial Mélody ? Derrière ce qui définit une douce musique se cache une partition remplie de fausses notes. Comment a-t-on pu arriver à une telle impréparation, à tel point que les journalistes se sont transformés en “web developpers” la semaine dernière, obligés de dire eux-mêmes ce qui ne convenait pas, et apporter les améliorations d’un logiciel qui est déjà en marche dans 5 journaux.

Si vous nous aviez fait part de votre sidération, il y a peu, suite à notre avis rendu sur la situation économique et financière, la politique sociale et les orientations stratégiques de l’UES Publihebdos; à notre tour, d’exprimer notre désarroi, voire notre colère – c’est ce qui a été ressenti dans les quatre rédactions qui ont utilisé cet outil la semaine dernière. C’est comme si on demandait à un menuisier de revenir à la scie à main après avoir utilisé la scie circulaire.

Car avec Mélody, c’est un euphémisme que de dire que nous avons le sentiment de régresser.

Pas de classement des rubriques, un grand fourre-tout pour chercher la forme d’un carton approprié, des textes qu’on ne retrouve pas au moment du montage, des photos qu’on ne peut pas recadrer, une charte éditoriale – dont on ignore le ou les auteurs, surement pas des journalistes – qui nous crée plus de contraintes que nous facilite la vie, un correcteur orthographique des plus alambiqués pour faire quelques économies, des correspondants totalement livrés à eux mêmes et pour combler le tout, des lenteurs du réseau qui font craindre le pire quand tout le monde l’utilisera. Malheureusement. Car il ne semble ne pas en être autrement. Impossible de faire machine arrière.

Tout ça, ce sont des expressions de journalistes que j’ai pu recueillir depuis le passage.

Alors oui, nous avons eu des félicitations après les bouclages : on nous a dit que nous avons bien travaillé mais à quel prix (des journées à rallonge et cela va continuer cette semaine, une actualité peu couverte, et des équipes à bout). Franchement, il est urgent de changer la musique.

C’est pourquoi, nous élus, réclamons un comité social et économique extraordinaire sur ce sujet.

Télétravail élargi et maintien du salaire à 100 % pour tous

CSE extraordinaire du 2 avril 2021.

Une réunion extraordinaire du CSE SCCT de Publihebdos s’est tenue ce vendredi 2 avril 2021 en présence des élues et élus et mandatés CFDT.

Peu de choses changent après les nouvelles annonces du Président de la République. Il s’agissait d’une mise à jour du protocole sanitaire et du plan de reprise d’activité.a

En résumé :

  • Fermeture au public de tous les locaux à compter du mardi 5 avril 2021
  • Généralisation du télétravail sanitaire
  • 100 % des personnels de Publihebdos sont éligibles à l’activité partielle.

Écoles fermées et télétravail

La fermeture des écoles qui touche désormais tout le pays a entraîné un dispositif national d’activité partielle qui s’applique donc à Publihebdos.

Deux conditions doivent être réunies :

  • Le conjoint ne doit pas pouvoir demander un arrêt pour garder les enfants et le télétravail ne doit pas être possible.
  • Pour les journalistes, l’entreprise fera valoir que journaliste dit reportage et qu’il est impossible d’emmener ses enfants en reportage.

Attestations

Deux attestations sont nécessaires aux journalistes. Elles sont ou seront envoyés par les éditeurs aux salariés au plus vite :

  • la première de déplacement dérogatoire pour activité professionnelle
  • la deuxième pour déplacement en dehors des heures de couvre-feu.

En effet, lors de précédents confinements, la carte de presse n’avait parfois pas suffi aux autorités lors de contrôles.

Une attestation est également à fournir aux correspondants.

La question se posant également pour tous les métiers et les managers auront à examiner les situations au cas par cas.

Congés scolaires et CP

Les élues et élus CFDT s’interrogeaient sur les congés scolaires avancés et les congés payés.

Les CP déjà posés doivent être pris mais il est possible de les faire coïncider avec le nouveau calendrier après discussion avec la hiérarchie.

Télétravail au maximum

La direction a décidé de renforcer le télétravail et de limiter la présence sur site.

Les éditeurs ont entrepris un réexamen des situations de chaque salarié en présentiel afin de voir si des solutions de télétravail sont envisageables.

La direction a indiqué qu’elle « essaierait de faire au mieux » pour les autres postes en télétravail avec des tout-petits.

Salaire maintenu à 100% pour tous

A la question des élues et élus CFDT sur le maintien du salaire à 100 % pour tous les salariés de Publihebdos et d’Hebdoscom, la direction a répondu positivement.

Le dossier déposé à la Direccte concerne donc l’ensemble des sites Publihebdos, pour 606 salariés avec un nombre total de 36 547 heures qui pourraient être consommées dans ce dispositif d’activité partielle.

« Mais, comme précédemment, nous ne consommerons que ce dont nous avons besoin », a conclu la direction.

Retour à l’activité partielle, pas de prime d’intéressement 2021, mais un caprice

Les élus et élues du CSE Publihebdos ont participé aux deux réunions CSE qui se sont tenues par visio-conférence les 23 et 25 mars 2021.

Mardi 23 mars, les élus et élues CFDT étaient conviés à une réunion extraordinaire du CSE/SSCT pour se prononcer sur l’actualisation du plan de reprise d’activité et de recours à l’activité partielle à Publihebdos.

Activité partielle à Publihebdos

A la suite des annonces du Premier ministre concernant un nouveau confinement dans 16 départements à compter du 20 mars 2021, un état des lieux a été effectué, plusieurs journaux de Publihebdos étant concernés.

La direction a choisi d’agir « par précaution ». Il a donc été décidé de fermer dès à présent les accueils.

Un impact négatif en matière de publicité et d’annonces légales est craint sur les journaux gratuits, même si ceux du Havre et de Rouen ont pu normalement sortir aux dates prévues.

Les journalistes des gratuits pourraient donc être également concernés par de l’activité partielle, comme les personnels des ateliers et imprimeries, même s’il ne s’agirait vraisemblablement pas d’activité partielle à 100%.

Un salaire maintenu à 100 %

Le dossier, approuvé à l’unanimité par les élus du CSE, tel qu’il sera déposé à la Direccte, concernera la période du 20 mars au 30 avril 2021 pour un périmètre couvrant toute la zone de l’entreprise.

Il y est fait état de 172 personnes potentiellement concernées pour un total maximal de 172230 heures.

Depuis le mois de janvier 2021, la situation sanitaire a eu tendance à se détériorer au sein de Publihebdos avec la découverte d’un cluster dans une rédaction avant un léger mieux.

Comme lors des deux précédents confinements, la direction a indiqué poursuivre le maintien intégral du salaire.

Quel avenir pour les titres en difficulté ?

Les élues et élus CFDT, toujours soucieux de la préservation de l’emploi au sein de Publihebdos, ont souhaité recevoir des informations sur le devenir des journaux en difficulté depuis plusieurs mois, voire années.

Le sort de plusieurs journaux a ainsi été évoqué avec à chaque fois, la même réponse : « Il n’est pas question de fermer boutique ».

Le directeur délégué a ainsi confirmé que le bassin de vie d’un journal du Calvados était tourné vers la région caennaise et que par conséquent, le contenu de ce journal serait enrichi par des informations de la région de Caen.

Les autres journaux à la santé précaire connaissent, semble-t-il malgré un effectif constant, un résultat meilleur que le prévisionnel après parfois un repositionnement sur le coeur de cible.

Une riposte qui inquiète

Un état des lieux des journaux gratuits était demandé ; la direction fera un retour après ce troisième confinement.

Cependant, un point a retenu l’attention des élus et élues de la CFDT : à savoir l’arrivée sur l’Orne d’un mensuel gratuit de la Manche Libre par le biais de Tendance Ouest.

Deux élues CFDT se sont interrogées sur la pertinence de la riposte de Publihebdos qui a décidé de sortir un gratuit « à la va vite » pour le début avril.

La direction a indiqué qu’il s’agirait d’un « one shot » pour asseoir la position historique de nos journaux sur ce département très couvert par Publihedbos avec des hebdomadaires à Argentan, Alençon, L’Aigle, Mortagne, Flers, Domfront.

La question du contenu est épineuse pour les élues et élus CFDT qui verraient d’un très mauvais oeil cette nouvelle tâche échoir aux journalistes déjà fort occupés par leurs journaux respectifs.

La direction s’est voulue, une nouvelle fois, rassurante, arguant du fait que les journalistes ne seraient pas en première ligne, « la réaction des trois éditeurs concernés a été unanime pour mener cette opération », a conclu la direction sans emporter l’adhésion des élues CFDT.

L’ensemble des élues et élus CFDT veillera à ce qui ne semble être qu’un «caprice de Publihebdos »ne soit pas une charge supplémentaire pour les journalistes déjà écartelés, au-delà du raisonnable, entre print et web.

Prime dite Macron

La direction a annoncé que le sujet de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (dite Prime Macron) avait été abordé le matin même dans le cadre des NAO et qu’elle se poursuivrait dans ce cadre.

La date butoir pour un tel versement est encore inconnue.

Dans le même temps, la direction a réaffirmé l’absence de prime d’intéressement cette année.

Congés, RTT : des soldes importants à ne pas perdre

Concernant la prise des RTT et congés payés, la direction reconnaît que les soldes sont plus importants que les années précédentes pour cause de Covid peu propice aux poses de vacances. La direction a rappelé que les CP devaient être pris avant le 31 mai tandis que les RTT se considéraient sur l’année civile. « S’il existe une tolérance à reporter les CP, il est expressément demandé de les prendre durant l’exercice suivant au risque de les perdre » a-t-elle averti.

Télétravail à revoir

Après les discussions sur un possible accord sur le télétravail, négociations dont la CFDT s’est retirée après que la direction de Publihebdos a dit ne pas vouloir aller au-delà de 20 jours de télétravail par an, l’heure n’est plus à l’urgence. «  Nous sommes toujours et encore pour un bon moment dans un télétravail dans un contexte sanitaire ». La direction a proposé de rouvrir les discussions au moment de la sortie de crise afin d’aller soit vers un accord soit vers une charte.

Chèques vacances papier ou connectés

Les chèques vacances sont reconduits cette année pour un montant de 180 euros avec une participation de 50 euros pour l’essentiel des salariés contre 60 euros pour les cadres, rédacteurs en chef et rédacteurs en chef adjoints.

Les chèques, pour la première fois, seront soit connectés soit papier. Le retour des salariés devra être effectué pour le 12 mai dernier délai pour une remise vraisemblablement courant juin.

Les critères d’attribution sont une présence dans l’effectif au 31 mars depuis au moins trois mois ou pour les CDD six mois durant les deux dernières années.

Paywall

L’idée d’un Paywall n’est pas abandonnée mais le développement actuel concerne « Mon actu », une phase en mode connecté qui permettra de personnaliser l’expérience utilisateur. Disponible courant juin, il permettra ensuite la mise en place d’offres avec du contenu payant.

Le prochain CSE se tiendra le 22 avril 2021 avec la troisième réunion NAO le matin.

Les élues et élus CFDT PUBLIHEBDOS