Augmentation générale et accords signés

Augmentation des salaires au 1er avril (non, non, ce n’est pas une blague !), des tickets restaurant au 1er juillet, accord sur les droits d’auteur et travail sur internet : de nombreux accords ont été signés cette semaine concernant Publihebdos.

Publihebdos rachète SEPR

76 + 12 = 88 !

C’est officiel : Publihebdos rachète une part majoritaire du Groupe Presse Régionale, d’obédience catholique, qui édite douze hebdomadaires régionaux dont La Voix du Jura (basé à Lons-le-Saunier, 9 500 ex.), La Voix du Midi (basé à Toulouse, 13 000 ex.), La Croix du Nord à (basé à Lille, 12 000 ex.)., mais aussi La Vie Quercynoise (dans le Lot), La Voix du Cantal (dans le Cantal), L’Echo du Tarn (Tarn), La Voix du Gers (Gers), La Croix du Midi (Hérault, Aude, Gard et Pyrénées Orientales), sans oublier un gratuit distribué sur Toulouse, La Voix du Midi week-end.

Ajoutés aux 76 journaux déjà édités en Bretagne, Normandie, Picardie, Ile-de-France et Aquitaine (65 hebdomadaires payants et 9 hebdomadaires gratuits), cela porte à 88 le nombre de titres gérés par le groupe, filiale de Sipa Ouest-France.

Le Groupe Presse Régionale emploie 67 salariés et réalise un C.A. de 5,2 M€. Publihebdos en emploie de son côté 750, pour 78 M€ de C.A.

Au terme de l’accord, Publihebdos prend une participation de 70% du capital de la S.A. Presse Régionale au côté de l’Association « Les amis de la Presse Régionale » qui conserve 30%. Le montant de cette acquisition n’a pas été révélé.

« Les deux dirigeants Dominique Billard (Président de Presse Régionale) et Francis Gaunand (Président de Publihebdos), conscients de l’évolution du modèle économique de la presse, voient dans ce rapprochement une alliance permettant des synergies et des développements porteurs d’avenir pour les journaux édités », est-il expliqué dans le communiqué de presse de la direction, diffusé ce vendredi 7 novembre.

Présentée au Comité d’entreprise jeudi 30 octobre 2014, cette opération a été approuvée à la majorité des élus (CFDT, CGT, CGC) et une abstention (SNJ).

Les élus CFDT du Comité d’entreprise souhaitent la bienvenue dans le groupe à ces nouveaux collègues. Mais s’ils se réjouissent de la bonne santé financière de l’entreprise, qui permet ces opérations de “croissance externe”, ils déplorent que cela se fasse au prix d’un effectif sans cesse revu à la baisse, d’une généralisation des bas salaires, et d’une augmentation de la charge de travail pour tous.

Intéressement et NAO : bien, mais aurait pu mieux faire…

De nombreux éditeurs n’ont pas résisté à annoncer la “bonne nouvelle” à leurs équipes, à savoir le montant de la prime d’intéressement 2014, à laquelle va s’ajouter un supplément de 200 euros, prévu dans l’accord NAO (négociation annuelle obligatoire) signé avec les organisations syndicales. Avec à la clé un vrai risque de confusion.

La négociation conduite au niveau de la branche PHR a en effet débouché sur une augmentation des salaires de 0,8 % au 1er mai, qui va automatiquement s’appliquer aux salariés de Publihebdos. Traditionnellement, notre entreprise allait au-delà de cette NAO de branche. Mais cette année, la direction n’a pas voulu donner d’augmentation supplémentaire, et a proposé à la place ce système de prime exceptionnelle sur le résultat.

À y regarder de plus près, pour 2014, cela revient un peu au même : 200 € brut représentent grosso modo 1% d’augmentation pour un salaire de 1500 € brut x 13, et 0,5 % pour un salaire brut de 3000 € brut x 13. Si on cumule cette augmentation avec l’augmentation de branche, on arrive donc à 1,8 % d’augmentation pour un salaire de 1500 € brut et 1,3 % pour un salaire de 3000 € brut. Ce qui n’est pas mal dans le contexte actuel. Sauf que la prime, c’est du “one shot”, alors qu’une augmentation, elle, est acquise pour les années suivantes.

Comme le soulignaient les éditeurs, ces bons résultats sont le fruit de l’effort de tous. Et si, à la CFDT, on se félicite du montant de cette prime d’intéressement, nous n’oublions pas qu’elle est aussi le corollaire d’une baisse régulière de l’effectif de l’UES : de 631 salariés en 2010, nous sommes passés à 600 en 2013, soit une baisse de 5,17 %…

Restent les trois tickets restaurant de plus par mois et la prime de délégation pour les journalistes remplaçant les rédacteurs en chef, qui passe de 75 à 85 euros par bouclage. Merci patron !

Election au CE : les résultats

voici les résultats du deuxième tour de l’élection au Comité d’entreprise de Publihebdos, lors duquel les candidats CFDT-Journalistes confirment leur bon résultat, dans un jeu ouvert par un candidat «hors liste».

Au second tour, la liste CFDT obtient en effet 32,77 % des suffrages et deux élus (un titulaire, un suppléant), face au SNJ (51,64%, deux élus, un titulaire, un suppléant). Patrick, «hors liste», réalise 15,57 % (non élu).

Dans le collège ouvriers-employés, Martine et Bruno, hors liste, ont également été réélus suppléants.

L’ensemble des sièges du CE sont donc pourvus avec la répartition suivante :

• Ouvriers-employés : CFDT 3 sièges (2 titulaires, 1 suppléant), CGT 1 siège (titulaire), hors liste (2 sièges suppléants).

• Journalistes : CFDT 2 sièges (un titulaire, un suppléant), SNJ 2 sièges (un titulaire, un suppléant).

• Cadres : CGC 1 siège (titulaire), CFDT 1 siège (suppléant).

Nous remercions une nouvelle fois les électeurs qui, tous collèges confondus, nous ont fait confiance. Les élus CFDT sauront représenter l’ensemble des métiers de Publihebdos et porter les revendications avec attention et pragmatisme, pour l’amélioration des conditions de travail et de rémunération au sein de l’entreprise.

Négociation annuelle obligatoire : ambiance tendue

C’est dans une ambiance très tendue qu’a débutée, mercredi dernier, la réunion sur les négociations annuelles.

Dans cette négociation, la CFDT demande :
• pour les salaires inférieurs à 1800 euros, une augmentation de 1,3 % rétroactive au 1er janvier et une augmentation de 1% en septembre ;
• pour les salaires supérieurs à 1800 euros, une augmentation de 1% rétroactive au 1er janvier et une augmentation de 0,8 % en septembre ;
• la prise en charge par l’entreprise de la part fiscale de la mutuelle ;
• l’ajout d’un volet invalidité au contrat de prévoyance qui permettrait aux employés en arrêt (1ere catégorie) de toucher un complément de salaire.

Face à ces demandes, la direction renvoie, pour les salaires, à la négociation de branche PHR (qui va nous permettre de toucher 0,8% d’augmentation au 1er mai et une clause de revoyure en septembre), mais refuse de faire le traditionnel pas supplémentaire. Elle propose en lieu et place une prime de 200 euros pour tous. Quant à la demande du SNJ d’augmenter la prime de délégation pour le remplacement des rédacteurs en chef (à laquelle la CFDT s’associe), elle a reçu le même mépris, la direction proposant de la passer de 75 à… 80 euros.

Pour justifier cette position très peu sociale, la direction de Publihebdos sans minorer les bons résultats de l’entreprise, met en avant les difficultés du groupe Ouest-France, et en y associant (pour une fois) le groupe Publihebdos.
C’est sans complexe que la priorité de Publihebdos est désormais annoncée : faire des économies sur la masse salariale. Et dans ce contexte, V3+ est désormais vu comme “un outil de productivité” devant permettre de “faire des économies”. Les salariés concernés (ateliers, journalistes, accueil) apprécieront.

Suite à une interpellation inacceptable de son délégué syndical, la CFDT appelle la direction à retrouver son sang-froid, et à respecter davantage les élus et représentants du personnel.

Smartphones dans les rédactions : précisions et conseils

Le déploiement des iPhones dans les rédactions de Publihebdos a commencé, et des questions autour de ces appareils ont été posées à l’occasion du Comité d’entreprise.

Rappelons les termes du contrat : avec l’iPhone 4S ou 5, il est attribué 1h30mn de communications aux journalistes, facturées à l’utilisateur 4.86 € ttc l’heure en cas de dépassement. Le forfait comprend 100 sms et 100 mms. Les connections Internet sont de 1GO, avec débit ralenti en cas de dépassement.
Une question a été posée sur la possibilité de refuser cette offre, pour les journalistes qui seraient équipés de leurs propres appareils et qui, en contre-partie, touchent une prime mensuelle d’équipement. La réponse est non. Ils peuvent toutefois demander un délai d’un mois ou deux à leur éditeur, le temps d’une éventuelle résiliation de leur forfait.
Pour la direction, donc, accepter cet équipement serait obligatoire. La demande d’un RIB pour la facturation des dépassement nous semble cependant beaucoup plus contestable. Si le journaliste refuse de payer les suppléments, c’est à la direction qu’il revient de fournir des forfaits bloqués, empêchant les dépassements.

Dernier point, et non des moindres : le droit à la déconnexion, porté nationalement par le CFDT et très sensible dans nos métiers. Rappelons que les journalistes de Publihebdos n’ont pas d’astreinte. A ce titre, ils n’ont pas à répondre aux appels en dehors de leurs heures de travail, déjà trop nombreuses dans bien des cas (autre grand débat porté par le CFDT au sein de l’entreprise).

Si on peut se réjouir de recevoir un matériel performant, utilisable à des fins personnelles à moindre coût, les smartphones ne doivent cependant pas devenir un “fil à la patte” supplémentaire. Nous invitons donc les journalistes à :
– ne pas répondre aux appels en dehors de leurs heures de travail ;
– se déconnecter de la même façon du fil twitter et Facebook pro lorsqu’ils sont en repos ;
– résister à l’appel des mails…

L’équipe de la CFDT reste à votre disposition pour toute information supplémentaire.

Temps de travail : le forfait jour ne rétablit pas l’esclavage !

Nous invitons les cadres et journalistes à lire attentivement le prochain PV du Comité d’entreprise, qui traite de plusieurs points importants, notamment le travail sur Internet et le temps de travail dans les rédactions.

Comme l’ont rappelé les élus CFDT, les journées de travail sans fin deviennent la norme dans les rédactions, le travail sur internet venant s’ajouter à la charge déjà trop importante. Conséquence : les semaines de 50 à 60 heures hebdomadaires ne sont pas rares, mais, comme cela a été rappelé à la direction, totalement illégales.

Pour la CFDT, en aucun cas, la durée du travail ne doit excéder la durée légale européenne, soit 48 heures hebdomadaires. Un autre texte doit être pris en compte concernant les journalistes : la Convention collective qui stipule que le temps de travail des journalistes professionnels est de 39 heures par semaine. Pour nous, les RTT négociées dans le cadre des lois Aubry correspondent donc au delta entre 35 et 39 heures.

Nous avons rappelé à la direction que l’organisation du travail dans le respect de la réglementation était de sa seule responsabilité, et non pas de la responsabilité des salariés. Nous invitons donc les journalistes et cadres, CDD et CDI, à refuser de travailler comme des forçats et à faire respecter leurs droits.

NOUVEAU SYSTEME EDITORIAL : LE CHS-CT DECLENCHE UNE EXPERTISE.

Suite à des inquiétudes liées au projet de nouveau logiciel éditorial V3+ du groupe Ouest-France, portant notamment sur l’emploi dans les ateliers, les représentants CFDT, CGT et hors liste du CHS-CT ont voté le déclenchement d’une expertise. Celle ci a été confiée au cabinet Syndex.

Depuis des mois, les élus de l’intersyndicale CFDT-CGC-CGT, auxquels se joignent les élus hors liste, se soucient du déploiement annoncé de ce logiciel, qui pourrait entraîner des suppressions de postes et des reclassements au sein des ateliers de montage. Sans obtenir de réponses assez précises de la part de la direction sur les impacts potentiels à l’issue de ce déploiement. D’où la décision de demander l’appui d’un expert pour comprendre tous les enjeux et les risques liés à ce changement.

Très attendu dans les rédactions, le nouveau système risque aussi d’alourdir encore la charge de montage et, selon nos confrères de Ouest-France qui l’utilisent au quotidien, n’est pas non plus exempt de bugs et de lenteurs. La plus grande prudence s’impose, donc…

Quel syndicalisme voulons-nous ?

Au-delà des fondamentaux, déontologie, conditions de travail et de rémunération, formation et défense des statuts, l’AG des journalistes CFDT a été l’occasion de préciser nos orientations pour les trois années à venir.
Ce qui nous intéresse, c’est un syndicalisme positif, qui obtient des résultats pour chaque salarié et pour la profession. C’est ainsi qu’au sein de Publihebdos, les représentants de la CFDT ont signé un accord sur les droits d’auteur des journalistes avantageux, cohérent et adapté à la situation de notre entreprise. Accord hélas contesté par des élus SNJ dogmatiques et surtout revanchards, qui ne supportent pas la représentativité offerte par les journalistes de Publihebdos aux représentants de la CFDT.
De la même façon, nous soutenons l’accord national interprofessionnel, signé par la CFDT, la CGC et la CFTC au niveau national, car cet accord apporte des avancées dans le domaine de la démocratie sociale, qu’il est structurant et qu’il va marquer durablement la politique de l’emploi.
Au delà des corporatismes, la CFDT apporte donc des réponses sincères et efficaces, ainsi qu’un réel soutien aux salariés. Sans faire de surenchêre ni de promesses intenables. Dans le respect de la confidentialité et des personnes. Pour un syndicalisme moderne, humain, mais aussi vigilant…