Ce qu’il faut retenir de la réunion du CSE de Publihebdos du 22 novembre

Des journalistes débordés et des metteurs en page désœuvrés

Nous avons à nouveau alerté la direction sur le basculement d’une grande partie de la charge de travail des PAO vers les rédactions. Le phénomène n’est hélas pas nouveau, mais il s’est encore aggravé depuis le déploiement de Melody et il ne manque pas de nous inquiéter. En effet, une grande majorité des journalistes calent leurs pages au millimètre près, réduisant les metteurs en page à de simples envoyeurs de page à l’imprimerie.

Des pratiques très éloignées de celles pourtant préconisées par la direction qui a encore affirmé que le rôle des journalistes était de « mettre en scène leurs rubriques » tandis que les PAO gardaient la main sur la mise en page.

A cela s’ajoutent l’intégration des pubs, la mise en forme toujours plus sophistiquée des articles pour le web, sans parler du secrétariat de rédaction, réduisant d’autant la part que les journalistes devraient consacrer à chercher de l’information, aller sur le terrain et rédiger des articles, pourtant le cœur même de leur métier !

A la CFDT, nous sommes pourtant persuadés qu’il serait possible de décharger les journalistes de nombreuses tâches tout en redonnant du sens au travail des employés de la PAO en créant des postes de chargé(e) d’édition, sur la base du volontariat et après formation, bien entendu. Une proposition bottée en touche par la direction qui s’est cependant engagée à regarder de plus près le fonctionnement des ateliers.

La réouverture des GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels) des journalistes et des employés PAO , en plan depuis plusieurs années, est plus qu’urgente et indispensable.

Dispositif anti-corruption

Le dispositif anti-corruption, document commun à toutes les entreprises du groupe Sipa-Ouest France, a été validé à l’unanimité. Une communication de la direction est prévue en direction de tous les salariés.

Au sein de l’ASPDH, Association pour le Soutien des Principes de la Démocratie Humaniste, il existe un commission anti-corruption présidée par Christine Blanc Patin.

Un article concernant la lutte contre la corruption et la protection des lanceurs d’alerte a été ajouté au règlement intérieur.

A noter que celui-ci date de 2000 et nécessite par ailleurs un bon lifting. La direction s’y est engagée.

PA et AJL

La direction a assuré que le montage des PA et des AJL n’était pas prévu sur Melody.

Prix des journaux

Après une augmentation de tous les journaux fin 2022, une nouvelle hausse de 10 centimes est prévue en décembre pour la moitié des hebdos et l’année prochaine pour l’autre moitié.

Actu.fr

Pas d’info sur le remplacement de Carole Gamelin, RC d’actu, qui part en début d’année. On sait juste que le recrutement, qui pourrait être interne ou externe, est en cours. Quant aux missions du desk, elles resteront inchangées : assurer l’actualité internationale et nationale; être en relation avec les locales pour valoriser les contenus (éditing, soutien technique…).

Prime internet

La CFDT a demandé une revalorisation de la prime internet (77 € brut ) inchangée depuis mars 2019 malgré l’inflation et la charge de travail sur le web qui ne cesse de s’accroître. La direction renvoie la discussion aux NAO.

Congés menstruels

La CFDT porte la demande d’une mise en place d’un congé menstruel. La direction prévoit de discuter de ce sujet dans le cadre de l’accord égalité femmes/hommes à venir.

Dates à retenir

NAO : 20/12 – mercredi 24/01 (après-midi) – jeudi 29/02 (matin)

Droits voisins : 11/01

Prochain CSE : mercredi 20 décembre.

Une politique sociale toujours en panne à Publihebdos

Voici l’avis rendu par les élus lors de la réunion du CSE qui s’est déroulée le 23 novembre 2022 suite à la remise du rapport Syndex.

Alors que Publihebdos tire son épingle du jeu sur le marché de la PHR, que les journaux papier restent malgré tout la locomotive du groupe (80 % du chiffre d’affaires et 72,6 % des revenus publicitaires) et que les recettes numériques, en pleine croissance, rapportent 11,6 millions d’euros en 2021 contre 5,9 en 2019, les salariés sont toujours les parents pauvres de cette réussite. Le simple versement d’une prime de partage de la valeur en octobre 2022 n’efface pas la perte de pouvoir d’achat des salariés accumulée en 2021 et 2022, les augmentations générales des salaires, trop faibles, ne compensant pas le taux d’inflation (6%).

Le groupe en avait pourtant les moyens : l’enveloppe de la prime Pepa (prime exceptionnelle de pouvoir d’achat) était de 317 000 euros en 2021 ; la performance économique dépasse les projections budgétaires avec un taux d’exploitation qui s’établit à 8 % contre 7 % inscrit au prévisionnel 2021 et une trésorerie qui s’améliore de 1,2 million d’euros. Sans oublier le versement de dividendes au groupe Sipa Ouest-France, qui s’élève à 1,4 million d’euros en 2021.

La vague de titularisation de 2021 et de 2022 ne sera pas assez puissante pour faire oublier l’érosion des effectifs des années passées. Les journalistes représentent désormais 47 % des effectifs totaux fin 2021 (276), contre 35 % en 2015 (210). Mais à quel prix ? Celui de l’ultra-polyvalence, la précarité, la perte de sens. Le taux de recours aux CDD culmine à 21,5 % chez les journalistes à fin juin 2022. Le désaveu est palpable : le taux de démission atteint 13 % chez les journalistes en cumul sur ces cinq dernières années, et touche particulièrement les plus jeunes, les 20-34 ans. De jeunes journalistes qui commencent leur carrière en bas de l’échelle, avec une rémunération qui évolue peu, même en changeant trois fois de coefficient, jusqu’au fameux plafond de verre du coefficient 441, où sont bloqués plus de la moitié des journalistes de Publihebdos.

Des disparités salariales importantes

Des disparités salariales importantes existent en fonction des zones géographiques : les Bretons sont en moyenne mieux payés que les salariés résidant en région parisienne. Des écarts de traitement existent par ailleurs entre les salariés du groupe, avec des primes sur objectifs et/ou de résultats pratiquées en fonction des zones éditeurs. À quand une harmonisation salariale dans l’entreprise ? De quoi décourager aussi les journalistes les plus expérimentés : la rupture conventionnelle est le deuxième motif de départ de l’entreprise après les retraites. Chez les journalistes, ce taux est de 11 % sur les cinq dernières années, et concerne davantage des salariés qui ont de l’ancienneté. Chez les employés et les employés PAO, Publihebdos ne compense plus les départs en retraite. Les recrutements sont au point mort. Le nombre de ces salariés ne cesse de chuter : entre 2015 et 2021, la part des employés PAO dans les effectifs totaux passe de 20 % à 15 % ; de 17 % à 14 % pour les employés. Rien n’est fait pour les retenir : le taux moyen de démission chez les employés est de 9 % sur les cinq dernières années… Leur employabilité ne semble pas être la priorité de Publihebdos : les plans de formation les concernent très peu (5 % des formations métier en 2021 leur étaient destinées) ; et quand celles-ci se déroulaient, elles concernaient les nouveaux logiciels de l’entreprise (Alice, Melody, Aloha). Des compétences techniques qui restent incontournables pour pouvoir occuper son poste.

L’absence de GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels), demandée à plusieurs reprises par les représentants des salariés, est préjudiciable pour les possibles reconversions des salariés ; alors qu’en parallèle, les journalistes dans les rédactions, toujours plus sollicités par des tâches liées au web, auraient grand besoin d’être soulagés par la création de postes de community managers, de secrétaires de rédaction web, de relecture… À quand des passerelles métiers entre les ateliers et le travail des journalistes sur internet réclamées par les élus du CSE depuis des années déjà ?

Publihebdos, et sa marque Actu.fr, est décrédibilisée. Malgré les nombreuses alertes du CSE, notamment celle pour un risque grave confirmé chez les journalistes d’Actu.fr, en juin 2022, la politique sociale ne change pas. Les salaires sont au rabais et stagnent au fil des années ; les savoir-faire ne sont pas reconnus ; les évolutions de carrières sont difficiles…

La politique sociale de Publihebdos est toujours la cinquième roue du carrosse, alors que les salariés demandent à juste titre un peu plus de considération, de reconnaissance, d’accompagnement, un vrai plan de carrière, de meilleures rémunérations pour pouvoir vivre décemment de leur métier.

Soirées électorales : le travail des journalistes de Publihebdos doit être mieux considéré

Les élus CFDT et CGT ont interpellé la direction afin que le travail des journalistes qui ont couvert les soirées électorales de la Présidentielle, soit valorisé au-delà d’une simple demi-journée de récupération, comme cela était spécifié dans une note aux éditeurs.

Dans sa réponse, Publihebdos reconnaît que sa note de service envoyée le 17 mai dernier était “sans doute incomplète” et ne couvrait pas l’ensemble des situations.

Si nous estimons que les salariés au forfait-jour n’ont pas de compte à rendre sur leur nombre d’heures effectives, la direction distingue visiblement ceux qui, pour la Présidentielle, ont travaillé “une partie de la soirée”, des autres qui ont travaillé toute la soirée… Sans plus de précision.

Nous savons que la sacro-sainte “conscience professionnelle” des journalistes de Publihebdos pousse souvent certains d’entre nous à ne pas compter leurs heures et travailler plus que ne le prévoient la loi et la raison. C’est pourquoi nous trouvons la réaction de la direction des plus sournoises. Combien d’entre nous, journalistes, assurons des réunions ou conseils municipaux le soir après une journée de travail, sans pour autant déclarer une journée et demie de travail supplémentaire ? Combien sommes-nous à travailler le week-end pour s’avancer sur un bouclage, sans “demander son reste” ? Combien sommes-nous à publier des liens sur Facebook pendant nos temps de repos ?

Nous réitérons notre demande à la direction de faire preuve de clairvoyance et invitons les journalistes concernés par le travail les dimanches d’élection à se rapprocher de leur éditeur pour demander des comptes sur leurs cas personnels. Car la direction, manifestement, laisse les éditeurs seuls juges des situations individuelles : “Selon le degré d’implication (…), il appartient à l’éditeur de fixer les modalités de récupération”.

Nous demandons expressément aux journalistes qui jugeraient qu’une demie journée de récupération imposée par leur éditeur ne serait pas suffisante, de nous faire remonter leur situation, afin de les aider et d’alimenter le débat prévu mercredi 15 juin prochain en CSE, où ce sujet a été inscrit à l’ordre du jour. En se rappelant que le DRH l’a bien précisé dans son courrier de réponse : “Pour un journaliste assurant l’intégralité de la couverture de la soirée électorale, une journée de travail complète lui sera décomptée ».

Soirées électorales : les élus CFDT et CGT demandent que ces journées soient considérées comme “travaillées”

Par une note de service datée du 17 mai 2022, la DRH de Publihebdos recommande aux éditeurs et directeurs de n’accorder qu’une demi-journée de récupération aux journalistes qui auraient été amenés à suivre les soirées électorales.

Les élus F3C-CFDT et Infocom-CGT contestent cette décision et estiment que ce temps de travail doit être considéré comme journée travaillée.

L’accord d’entreprise sur la réduction et l’aménagement du temps de travail conclu le 9 juillet 2001 dispose en effet que « les journalistes bénéficient d’une rémunération forfaitaire en contrepartie de l’exercice de leur mission. Leur temps de travail sera décompté en nombre de jours travaillés » (page 17). Certes, page 18, il est fait mention d’un éventuel décompte en demi-journée de travail effectif, mais cela semble difficilement en accord avec l’esprit de la loi relative au forfait jour.

Pas de minimum d’horaire à la journée de travail dans la loi

Notre accord reconnait en effet que compte tenu de leur mission, les journalistes ne sont pas soumis à l’horaire collectif (une disposition qui, au passage, mériterait d’être rappelée à bien des éditeurs et rédacteurs en chef), et que « les horaires ou la durée du travail ne peuvent être prédéterminés ». Il n’appartient donc pas à l’éditeur ou au rédacteur en chef d’apprécier de l’amplitude de travail fourni ce jour-là.

Il n’y a pas non plus d’horaires minimum imposés dans la loi aux salariés en forfait jour. On peut donc en déduire que lorsque le journaliste estime qu’il a fini son travail, sa journée est terminée.

Généralement, les journalistes de service les soirs d’élection prennent leur poste à la fermeture des bureaux de vote, vers 18 heures. Et veillent souvent jusqu’à 23 heures ou minuit, afin de publier les analyses et commentaires des scrutins. Avec une telle amplitude de service, il n’est pas raisonnable de parler de demi-journée de travail ; d’autant que certains auront déjà publié en cours de journée les taux de participation pour actu.fr, voire un premier papier d’ambiance…

Ajoutons que le forfait-jour ne peut non plus être toujours à sens unique et les journalistes qui trop souvent enchaînent de longues journées de travail, pour assurer le bouclage et couvrir un conseil municipal par exemple, ne récupèrent pas une journée et demi…

Pour ces raisons, nous demandons à la DRH d’abroger cette note et de donner comme consigne aux éditeurs de considérer que tout journaliste ayant travaillé un soir d’élection peut valider sa journée de travail.

Licenciement d’un journaliste au Démocrate de Vernon : les élus claquent la porte du CSE

Ils ont unanimement quitté la séance. Suite au licenciement d’un jeune journaliste au Démocrate de Vernon, les élus du CSE (CFDT-CGT-SNJ) trouvent la sanction disproportionnée et demandent la réintégration du confrère.

Ils seront mardi 1er mars 2022 en fin de matinée à Vernon et appellent les salariés de Publihebdos qui le pourront à les y rejoindre ou à manifester leur opposition à cette décision arbitraire…

Voici le communiqué de l’intersyndicale.

Au CSE de Publihebdos : novembre n’est pas le mois des cadeaux…

Si une grande partie du CSE de Publihebdos, ce mercredi 24 novembre 2021, a été consacré à la présentation du rapport d’expertise de Syndex, et a fait l’objet d’un avis des élus qui sera diffusé avec le compte-rendu de la réunion en décembre, quelques points portaient sur l’organisation du travail et le fonctionnement du groupe.

Covid 19 : pas de télétravail en vue

La première question d’actualité a concerné la 5e vague de la covid 19, qui inquiète légitimement les élus du CSE et pourrait de nouveau avoir des répercussions sur l’organisation du travail.

Pour l’heure, considérant que 90% des personnels doivent être vaccinés, Publihebdos n’envisage pas de faire appel à davantage de télétravail, mais va rappeler les règles toujours en vigueur sur le port du masque dans les locaux et le respect de la distanciation sociale.

Si des salariés sont déclarées « cas contact », deux options seront envisagées : si la personne n’est que cas contact et que son test PCR est négatif, il n’y aura pas de mise à l’isolement ; par contre, si la personne vit avec quelqu’un de son entourage atteint du virus, elle devra observer un isolement de 16 jours avec, selon le poste occupé, soit la mise en place du télétravail, soit une mise en arrêt maladie. Cela sous réserve d’autres dispositions qui pourraient, dans les jours à venir, être prises par le Gouvernement.

Informatique : le groupe visé par de nouvelles attaques

De la sécurité sanitaire à la sécurité informatique, il n’y avait qu’un pas. La direction a rappelé que l’entreprise a encore fait l’objet d’une tentative d’attaque récemment et invite les salariés à suivre les modules de formation proposés.

Il a été mentionné que de nombreux salariés ont été surpris par la mise en place, avec peu d’explications, de la double identification pour se connecter à la boîte mail par SMS. La possibilité de ne subir ce contrôle qu’une fois tous les 90 jours en limite cependant la contrainte et, selon la direction, serait une sécurité de plus. Qui n’empêchera pas les tentatives d’intrusion par « cheval de troie », mais verrouille un peu plus le système… Qu’on se le dise !

De la pub qui ne dit pas son nom sur les réseaux sociaux ?

Le monde merveilleux du Digital, c’est aussi actu.fr, sujet de bien des discussions au sein du CSE.

Les élus CFDT ont été alertés par plusieurs rédactions sur une tendance à multiplier les posts publicitaires sous les marques des journaux de Publihebdos sur les réseaux sociaux, sans que ceux-ci soient toujours bien identifiés comme tels. Ce qui aurait comme conséquence de saturer les « timeline » des fans et pourrait, à terme, discréditer le travail des rédactions.

Pour la direction, il faut différencier les posts publicitaires et contenus sponsorisés qu’ils soient sur Facebook ou Instagram. Sur Facebook, la direction rappelle que les « contenus sponsorisés » – c’est leur nom – n’apparaissent pas sur les fils des pages et ne viennent donc pas « perturber » les posts de la rédaction. Sauf que ces posts se retrouvent bien diffusés sur les TL des fans et, au-delà, sur celles des internautes dont le profil a été sélectionné… Concernant Instagram, ces posts publicitaires – identifiés comme « partenariat rémunérés avec… » – se retrouvent bien sur le fil de la page et se succèdent parfois à grande fréquence.

Les élus ont demandé à ce que ces publicités soient mieux présentées comme telles et que leur usage soit modéré, alors que ce genre de messages rédactionnels payants sont appelés à se multiplier.

Le mélange des genres, C’est à Cherbourg

On s’inquiètera au passage du statut de « communauty managers » imposé aux rédacteurs du journal gratuit « C’est à Cherbourg », lesquels ne bénéficient pas de la Convention collective des journalistes. Un choix là encore assumé par la direction de Publihebdos, qui estime que ce journal tourné vers les « bons plans » est constitué de reprises de posts de réseaux sociaux, mais qui, pour les élus du CSE, est le signe d’une dérive et d’un mélange des genres entre rédactionnel et publicité, qui ne peut que dégrader la crédibilité du travail des journalistes et demande la plus grande vigilance.

Les accords d’entreprise doivent être respectés

Des dérives, on en constate d’autres de la part de certains éditeurs, qui peinent visiblement à appliquer les accords d’entreprises.

Ainsi, pour la deuxième fois, il a été évoqué au CSE le cas de primes de remplacement d’un rédacteur en chef absent (prime de bouclage) non versées – ou versées partiellement – par une éditrice. Or, la règle est simple et non discutable : en l’absence du (de la) rédacteur (trice) en chef, le ou la journaliste qui le ou la remplace a droit à une prime de 90€ par bouclage, quelle que soit la durée de l’absence du ou de la chef(fe) concerné(e). On espère donc que cette situation anormale va se régler et qu’il ne faudra pas y revenir une troisième fois avant une action aux Prudhommes !

Salaires : une augmentation de branche

Enfin, il a été évoqué l’accord de branche récemment signé en PHR qui a abouti à une augmentation des salaires en deux temps : +1,3% au 1/11/2021 puis 0,3% au 01/02/2022. Mais Publihebdos ayant, via la NAO, anticipé cette augmentation de branche à hauteur de 0,8%, nos salaires ne vont augmenter que de 0,5% au 1/11/2021 et de 0,3% au 1/02/2022. Des hausses insuffisantes aux yeux des élus qui ont rappelé que la hausse du coût de la vie, selon les derniers chiffres de l’INSEE, est de 2,6% hors tabac. Et de demander l’ouverture rapide des NAO au sein de Publihebdos, novembre n’étant visiblement pas le mois des cadeaux.

Pour toute question, n’hésitez pas à vous rapprocher de vos élus CFDT du CSE.

Flash info CSE : indemnité kilomètrique relevée et déploiement de Mélody

Pas moins de 31 points étaient à l’ordre du jour de la réunion du CSE de ce jeudi 21 octobre 2021. En voici quelques-uns en résumé en attendant l’adoption du PV “officiel”.

Mélody

Le déploiement du logiciel Mélody a repris en septembre avec de nouveaux titres basculés.

Selon le point fait lors du CSE, il a été expliqué que les équipes s’adaptent rapidement à l’outil, et les retours seraient désormais plutôt positifs. Reste la difficulté du cadrage des photos et quelques autres points à améliorer, L’éditeur du logiciel aurait entrepris un développement d’un module photo notamment. Quelques problèmes techniques sont également remontés.

La direction a rappelé qu’elle avait une « check list des points à régler », et que « 90% l’ont été », la priorité ayant été donnée aux problèmes d’usage. « Cela a beaucoup progressé depuis la mise en route. Il y a eu de gros progrès de fait dans le système. »

Les hebdos sous Mélody ont cependant pâti de la nouvelle panne des serveurs OVH, le 13 octobre dernier. Conscient du problème, le prestataire cherche une solution de limitation du risque.

Pour améliorer les connexions vers le serveur, Mélody passant par un navigateur « web », la montée en débit des agences est envisagée vers la fibre optique lorsque cela est possible.

La question de la conservation des archives V3+ a de nouveau été posée : normalement, la récupération des données figure dans le cahier des charges de l’éditeur du logiciel.

Enfin le sujet « Mélody » sera enfin programmé lors d’une prochaine réunion de la CSSCT (Commission santé, sécurité et conditions de travail) du CSE pour voir si, avec un peu de recul, la mise en place de ce logiciel peut avoir des conséquences sur la santé au travail.

Il est à noter que le développement de Mélody se fait grâce à une équipe de six personnes très impliquées.

indemnité kilométrique

Pour faire face à l’envolée des prix du carburant, une revalorisation de l’indemnité kilométrique est envisagée. De 0,407 € par kilomètre pour l’utilisation d’un véhicule personnel, elle passerait à 0,424 au 1er décembre au plus tard, soit +4,22%.

Charte informatique

Une nouvelle charte informatique a été présentée par la direction qui encadre l’usage d’internet, des réseaux sociaux, des logiciels et du matériel informatique au sein de l’entreprise, conséquence notamment de l’attaque informatique subie en début d’année. Si les élus du CSE ont obtenu des avancées sur quelques points, la charte, qui sera opposable aux salariés, comprend cependant des points très négatifs et l’ensemble des organisations syndicales du CSE ont voté contre sa mise en œuvre.

Télétravail

La phase d’expérimentation sur le télétravail est en cours. En ce qui concerne l’UES, 58 personnes ont adhéré au dispositif : 44 journalistes, 10 employés, 4 cadres. 117 JTT ont été pris de mi-septembre à fin octobre. Pour le moment 50 personnes ont matérialisé ce télétravail, 24 hommes, 26 femmes.

Rédacteurs en chef, prime de délégation

Il a été rappelé que la prime de délégation attribuée aux journalistes qui remplacent un rédacteur en chef doit s’appliquer suivant les critères retenus par l’accord d’entreprise à hauteur de 90€ par semaine. Si ce n’est pas le cas, remontez les informations aux élus CFDT du CSE.

Ateliers PAO, lundi de Pentecôte travaillé.

Il y a eu un problème cette année avec le lundi de Pentecôte parce que la nouvelle gestionnaire des paies ne connaissait pas la règle en vigueur pour Publihebdos, a annoncé la direction. Le problème a été réglé.

Déduction forfaitaire spécifique, une nouvelle doctrine URSSAF

L’URSSAF a décidé d’une remise en cause l’application automatique de la déduction forfaitaire spécifique pour les journalistes, estimant que son bénéfice devait être conditionné à des frais professionnels réels non remboursés par l’employeur. Cela devait s’appliquer au 1er janvier 2022, mais a été reporté au 1er janvier 2023. Les syndicats patronaux ont engagé un recours au Conseil d’Etat contre ce changement de doctrine et ont alerté le ministère de la Culture.

CFDT Journalistes est réservé face à cet abattement, mais estime que chacun doit pouvoir le choisir ou pas en fonction de sa situation personnelle.

Nouvelle convention collective presse en région : plus d’inconvénients que d’avantages

Une nouvelle convention collective entre en vigueur, qui regroupe les neuf conventions collectives de la PQR, PQD, PHR (les journalistes en sont exclus : CCN 1480). Celle-ci a été avalisée par la CGT, majoritaire (avec 56%), mais rejetée par la CFDT, FO et la CGC.

Il est à noter que chaque branche garde ses classifications et grilles de salaire.

Pour la CFDT, cette nouvelle convention collective contient en effet plus d’inconvénients que d’avantages pour les salariés de ces branches, qui élargit par exemple les CDD d’usage aux employés et ouvriers ou encore autorise les « contrats de mission » (CDI d’opération).

> L’article sur le CDD d’usage. L’expérience montre que les employeurs, dans leur ensemble, abusent de ce contrat. L’article est trop flou notamment sur son utilisation dans le temps. Il est, en effet, précisé dans l’accord que « si une telle absence se prolonge, il est fait appel à un autre type de contrat ». Le CDD d’usage ne prévoit pas, notamment, d’indemnités de précarité. Il est beaucoup plus intéressant pour les employeurs que le CDD classique…

> L’article sur le CDI d’opération. Il est nulle part indiqué dans l’article qu’avant de procéder à l’utilisation de ce contrat, l’employeur devra faire appel aux ressources internes de l’entreprise voire du groupe et en activant, si besoin, la formation professionnelle. Il est réservé uniquement aux cadres et agents de maîtrise. En 2017, la F3C CFDT a pris une résolution de congrès s’opposant aux contrats de type mission dont fait partie le contrat d’opération.

D’autres sujets motivent le refus de la CFDT de signer cette convention collective :

> La période d’essai pour les cadres (4 mois+ 4 mois renouvelable) qui est disproportionnée par rapport aux autres catégories de personnel. Les nouvelles indemnités de licenciement sont également très nettement défavorables aux cadres par rapport aux conventions d’aujourd’hui. La CFDT a revendiqué un meilleur équilibrage.

> L’annualisation du temps de travail, qui pénalise l’équilibre vie privée/vie professionnel, ne comporte aucune compensation salariale.

Les personnels des imprimeries en fin de carrière, compte tenu de la pénibilité de leur métier, bénéficient de jours supplémentaires de congés à partir de 50 ans ainsi que de la possibilité de les accumuler sur un compte épargne temps. C’est une bonne mesure mais la CFDT regrette que l’article n’ait pas été étendu à toutes les catégories de personnel concernées par la pénibilité.

Les + de cette nouvelle convention

> Congé de paternité : prise en charge par l’entreprise du complément des indemnités versées par la CAF sur les 25 jours.

> Congé de maternité : il est allongé et le complément pris en charge sur 2 mois supplémentaires.

> Congés spéciaux des salariés : ils vont au-delà du code du travail.

> Les indemnités de licenciement sont globalement meilleures pour les employés et les ouvriers

La nouvelle convention renvoie à de futurs négociations dans les 18 mois dans le cadre de la CPPNI sur : égalité professionnelle, l’emploi des personnes handicapées, la participation et l’intéressement, de nouvelles classifications. En fait c’est la vraie vie d’une branche qui, jusqu’à présent, présentait un dialogue social quasiment nul (sauf sur la formation et la PHR).

Vous pouvez feuilleter ci-dessous cette nouvelle convention collective.

2021.07.08-CCN-Presse-en-regions-signes-CGT-et-PQR-avec-compression

Un contexte particulier : une négociation entre employeurs (Alliance) et la Filpac CGT a eu lieu simultanément sur le plan filière imprimerie presse en région. Les deux parties ont signé cet accord qui débouche sur des restructurations dans les imprimeries (suppression de 448 emplois sur 2 ans et aide de 38 millions d’euros de l’Etat). Nous disposons de ces accords détaillés si vous le désirez (beaucoup de titres régionaux sont concernés). Pas représentative dans les imprimeries intégrées, la CFDT n’a pas fait partie de la négociation sur le plan filière et a appris par hasard l’existence de la signature de ce texte par les deux parties ainsi que le contenu de l’accord. Nous pensons que cette négociation a fort probablement influé sur celle de la convention collective.