Nouvelle convention collective presse en région : plus d’inconvénients que d’avantages

Une nouvelle convention collective entre en vigueur, qui regroupe les neuf conventions collectives de la PQR, PQD, PHR (les journalistes en sont exclus : CCN 1480). Celle-ci a été avalisée par la CGT, majoritaire (avec 56%), mais rejetée par la CFDT, FO et la CGC.

Il est à noter que chaque branche garde ses classifications et grilles de salaire.

Pour la CFDT, cette nouvelle convention collective contient en effet plus d’inconvénients que d’avantages pour les salariés de ces branches, qui élargit par exemple les CDD d’usage aux employés et ouvriers ou encore autorise les « contrats de mission » (CDI d’opération).

> L’article sur le CDD d’usage. L’expérience montre que les employeurs, dans leur ensemble, abusent de ce contrat. L’article est trop flou notamment sur son utilisation dans le temps. Il est, en effet, précisé dans l’accord que « si une telle absence se prolonge, il est fait appel à un autre type de contrat ». Le CDD d’usage ne prévoit pas, notamment, d’indemnités de précarité. Il est beaucoup plus intéressant pour les employeurs que le CDD classique…

> L’article sur le CDI d’opération. Il est nulle part indiqué dans l’article qu’avant de procéder à l’utilisation de ce contrat, l’employeur devra faire appel aux ressources internes de l’entreprise voire du groupe et en activant, si besoin, la formation professionnelle. Il est réservé uniquement aux cadres et agents de maîtrise. En 2017, la F3C CFDT a pris une résolution de congrès s’opposant aux contrats de type mission dont fait partie le contrat d’opération.

D’autres sujets motivent le refus de la CFDT de signer cette convention collective :

> La période d’essai pour les cadres (4 mois+ 4 mois renouvelable) qui est disproportionnée par rapport aux autres catégories de personnel. Les nouvelles indemnités de licenciement sont également très nettement défavorables aux cadres par rapport aux conventions d’aujourd’hui. La CFDT a revendiqué un meilleur équilibrage.

> L’annualisation du temps de travail, qui pénalise l’équilibre vie privée/vie professionnel, ne comporte aucune compensation salariale.

Les personnels des imprimeries en fin de carrière, compte tenu de la pénibilité de leur métier, bénéficient de jours supplémentaires de congés à partir de 50 ans ainsi que de la possibilité de les accumuler sur un compte épargne temps. C’est une bonne mesure mais la CFDT regrette que l’article n’ait pas été étendu à toutes les catégories de personnel concernées par la pénibilité.

Les + de cette nouvelle convention

> Congé de paternité : prise en charge par l’entreprise du complément des indemnités versées par la CAF sur les 25 jours.

> Congé de maternité : il est allongé et le complément pris en charge sur 2 mois supplémentaires.

> Congés spéciaux des salariés : ils vont au-delà du code du travail.

> Les indemnités de licenciement sont globalement meilleures pour les employés et les ouvriers

La nouvelle convention renvoie à de futurs négociations dans les 18 mois dans le cadre de la CPPNI sur : égalité professionnelle, l’emploi des personnes handicapées, la participation et l’intéressement, de nouvelles classifications. En fait c’est la vraie vie d’une branche qui, jusqu’à présent, présentait un dialogue social quasiment nul (sauf sur la formation et la PHR).

Vous pouvez feuilleter ci-dessous cette nouvelle convention collective.

2021.07.08-CCN-Presse-en-regions-signes-CGT-et-PQR-avec-compression

Un contexte particulier : une négociation entre employeurs (Alliance) et la Filpac CGT a eu lieu simultanément sur le plan filière imprimerie presse en région. Les deux parties ont signé cet accord qui débouche sur des restructurations dans les imprimeries (suppression de 448 emplois sur 2 ans et aide de 38 millions d’euros de l’Etat). Nous disposons de ces accords détaillés si vous le désirez (beaucoup de titres régionaux sont concernés). Pas représentative dans les imprimeries intégrées, la CFDT n’a pas fait partie de la négociation sur le plan filière et a appris par hasard l’existence de la signature de ce texte par les deux parties ainsi que le contenu de l’accord. Nous pensons que cette négociation a fort probablement influé sur celle de la convention collective.

« Pour la CFDT, plus on avance, plus on régresse ! 

Une réunion du CSE Publihebdos s’est tenue le mercredi 23 juin 2021. En voici le résumé.

Situation sanitaire

Comme à chaque fois depuis maintenant plus d’un an, un point sanitaire est effectué. Depuis le 14 juin 2021, 28 % des salariés travaillent entre 40 et 80 % en présentiel, 62 % entre 100% ou 80% et 10 % sont entre 0 et 20 %. La projection est à un retour à 95 % de présentiel au 15 juillet, date retenue en CSE par la direction pour un retour complet. Dans les prochains jours, il sera, de nouveau, rappelé aux salariés que le masque est obligatoire en entreprise et que les gestes barrières ( aération, distanciation…) doivent toujours être appliqués.

Mélody

Le CSE extraordinaire sur Mélody de la semaine dernière a permis de pointer de très nombreux dysfonctionnements du nouveau système éditorial choisi par Publihebdos après les premières mise en places dans sept rédactions ( 4 en Loire-Atlantique et 3 en Vendée).

Un nouveau point d’étape est donc demandé par les élus. Une visite du DAJ (Demain un autre jour) a eu lieu en début de semaine sur les sites de Pornic et Chateaubriant. Ses premiers retours mettent en évidence la pertinence des récriminations portées par les élus (un outil non intuitif contrairement à ce qui nous avait été annoncé, de très nombreuses manipulations à effectuer pour une opération occasionnant d’importantes pertes de temps, un correcteur qui, par sa complexité, n’est pas utilisé par les équipes, des photos difficilement exploitables…)

Ces très nombreuses modifications, améliorations, corrections… vont, selon les dires de la direction, faire l’objet d’un travail de fond durant l’été avant la reprise du déploiement. Elle a indiqué qu’elle allait procéder par étapes, des priorités ont été détaillées.

 « On note quelques petites améliorations mais cela reste encore très laborieux» , constate un élu CFDT pointant du doigt les deux journées entières nécessaires pour le bouclage sans sortir sur le terrain, ni de travail sur le web et tous les autres obstacles à un travail serein et de qualité.

La direction répond que le changement d’outil n’était pas une option. Le groupe Sipa Ouest-France a lancé un ultimatum en indiquant que la maintenance de la V3 ne serait plus assurée, obligeant Publihebdos à choisir un autre système éditorial.

Les élus CFDT ont assuré qu’ils reviendront à la charge à chaque occasion afin que l’outil soit ENFIN opérationnel au moment de la reprise du déploiement. Ils regrettent une nouvelle fois que les sept rédactions, désormais sous Mélody, servent de cobayes pour finaliser in situ un outil de cette importance.

Mutuelle

Appel d’offres. Dans le cadre du chantier RH du groupe, la direction a souhaité qu’un appel d’offres relatif aux garanties Santé et Prévoyance soit engagé. Le dernier appel d’offres date d’il y a deux ans et le choix de rester chez Audiens ne s’est pas révélé satisfaisant. En effet, les engagements d’Audiens n’ont pas été tenus. «La qualité de service n’est vraiment pas au rendez-vous » confirme la direction.

 Le choix devrait se faire au mois d’octobre prochain pour une mise en application au 1er janvier 2022. Des tarifs plus compétitifs et de meilleurs garanties sont au cœur de cet appel d’offres. Une demande d’intégrer une assistance psychologique individuelle, la médecine douce, la téléconsultation et la prise en charhe de séances pscyhologiques sera faite.

Résultat des élections

Les élus CFDT dénoncent la non préparation de la collecte des résultats du premier tour des élections départementale et régionales. Alors qu’il y a six ans, nous avions pu bénéficier de résultat par cantons. Cette fois, ils sont arrivés par commune, obligeant les journalistes à aller à la pêche aux résultats sur divers sites ou à les regrouper pour effectuer leurs analyses. D’ailleurs, à la sortie des journaux, certains ne proposent pas de résultats par canton.

«Plus on avance dans le temps, plus on régresse» déplore un élu CFDT. «On était capables de faire des choses en 2015 que l’on n’est plus capables de faire en 2021, c’est incroyable

Les élus CFDT invitent très fortement la direction de Publihebdos à anticiper l’élection présidentielle et les législatives de 2022.

La direction répond que les ateliers ont reçu «ce qui lui avait été demandé en amont» et qu’il était toujours possible « d’aller chercher les résultats dès le dimanche soir sur le site du Ministère de l’Intérieur ».

Force est de constater que cet  épisode est, aux yeux des élus CFDT, un véritable constat d’un fort manque de préparation.

Grilles de salaires sur les postes de RC, RCA et SGR

Depuis longtemps déjà, les élus s’interrogent sur le choix de promouvoir des journalistes aux postes de secrétaire général de rédaction ou de rédacteur en chef adjoint de façon pérenne, alors qu’ils effectuent le travail de rédacteur en chef. Ce choix de promouvoir à des postes «inférieurs» de management qui relève des éditeurs, entraîne malheureusement des conséquences financières et de reconnaissance pour les concernés.

«Il y a beaucoup d’abus sur les postes de SGR», dénonce un élu. «On cherche à promouvoir des personnes plus malléables à ces postes». Le fait de trouver de plus en plus de rédacteur en chef sur deux titres est également une dérive que les élus constatent et déplorent dans les rédactions de Publihebdos.

La direction rétorque que «l’acquisition des compétences» est ce qui motive son choix de postes de secrétaires généraux de rédaction et de rédacteurs en chef adjoint au lieu de rédacteur en chef.

Les élus réfutent cette vision des choses.

Actu Perpignan

Les élus interrogent la direction sur l’ouverture d’un prochain Actu Perpignan et ont demandé un point de la situation. «On regarde l’attractivité de la ville où la presse n’est pas beaucoup présenteet si on aurait une place à y trouver» assure la direction. Les élus sont surpris de cette réponse puisqu’ils savent que l’annonce a été faite dans les rédactions en Occitanie la semaine précédente. Encore une fois, la direction de Publihebdos ne joue pas franc-jeu avec les élus. Le dialogue social dont elle se revendique si souvent n’est donc qu’un leurre !

Verticales actu.fr

La charge mentale et l’énorme charge de travail qui pèsent sur les journalistes des actu sont évoquées à l’issue de la question précédente. Les arrêts de travail se multiplient et constituent un véritable signal d’alarme à prendre immédiatement en considération. La solitude de ces postes, même s’ils sont en relation avec le desk est également un élément non négligeable dans ce mal-être général. La direction reconnaît qu’il y a une meilleure organisation à trouver.

Confrontée à une demande d’objectif impossible sur ces verticales, Francis Gaunand déclare: «Il n’y a pas d’exigence quantitative car ce n’est pas ce qui fait la qualité! Il faut faire des choix! Ce sont les bons choix qui vont nous faire remarquer. Il n’y a pas besoin de s’imaginer qu’on doit être complet!»

Le sujet n’est pas prêt d’être tari dans les instances de Publihebdos, les arguments sur site étant souvent malheureusement bien loin de ce qui se dit en réunion CSE.

Les élues et élus CFDT Publihebdos.

PUBLIHEBDOS / NAO : Une augmentation générale de 0.8 % au 1er août 2021 et une Prime Marcon de 700 ou 1000 euros sur la paie de juin

La dernière réunion des NAO (négociations annuelles obligatoires) vient de s’achever sur un accord entre la direction de Publihebdos et les trois syndicats de l’entreprise ce mardi 15 juin 2021.

Il est convenu d’augmenter les salaires fixes ( salaire de grille + complément personnel le cas échéant) pour tous les salariés, y compris les pigistes, de 0.8 % au 1er août 2021.

La direction avait proposé une augmentation de 0.5 %.

Dans le même temps, il a également été convenu du versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dite Prime Marcon sur la paie de juin.

Le montant de la prime est fixé à 1000 euros pour un salaire mensuel brut inférieur ou égal à 1900 et de 700 euros pour un salaire brut compris entre 1901 et 4500 euros malgré une demande de « coup de pouce ».

Bénéficieront de cette prime :

  • les salariés titulaires d’un contrat de travail en cours à la date de versement
  • et qui ont perçu sur la période du 1er juin 2020 au 31 mai 2021, une rémunération annuelle qui doit être inférieure à trois fois la valeur annuelle du SMIC ( plafond proratisé pour les temps partiels et temps réduits).

La CFDT revendiquait que les efforts fournis durant cette dernière année avec la crise sanitaire et la cyber attaque soient pris en compte à hauteur de l’engagement des salariés.

En effet, ces deux crises ont souvent conduit les salariés de Publihebdos à des frais impromptus pour sortir des journaux dignes de ce nom dans des conditions extrêmement difficiles.

Il était inconcevable pour la CFDT de signer des NAO au rabais !

La CFDT Publihebdos le 15 juin 2021

Retour à 100% en présentiel à compter du 14 juillet 2021

Un CSE extraordinaire s’est tenu le 7 juin 2021 à Publihebdos avec pour sujet principal, l’actualisation du protocole sanitaire en entreprise et notamment les modalités de sortie du confinement   de retour.

La direction souhaitait mettre en place deux paliers :

  • Un retour à 50% en présentiel (sur 2 semaines: 2 jours la 1re semaine et 3 la deuxième) à compter du 14 juin avant un retour à 100% à compter du 28 juin. 
  • Des dérogations étant possibles pour les personnes vulnérables et pour les personnes en garde d’enfants.

Les élus CFDT et CGT ont insisté pour que ce retour au 100% en présentiel se fasse moins brutal après tous ces mois de confinement en allongeant ce délai. 

Et ont également plaidé pour que la DRH soit directement à l’écoute des plus fragiles. 

Ces deux conditions ont été acceptées par la direction avec un report de la date au 14 juillet 2021 pour un retour à  100% en présentiel.  

Le numéro de téléphone d’assistance psychologique mis en place par la mutuelle Audiens est reconduit : 0549766603. 24h/24 et 7j/7. 

En bref, le port du masque reste obligatoire dans l’entreprise sauf dans les bureaux individuels, recommandation d’aérer les locaux 5 minutes par heure, distanciation physique toujours nécessaire avec des plexiglas entre postes si besoin, les pots de convivialité sont de nouveau possibles dès le 9 juin sous conditions, les formations à 10 pers maximum reprennent en présentiel à compter du 14 juin..

Les élus ont adopté sous ces conditions le protocole proposé après une suspension de séance. 

Melody, une mauvaise musique. 

Un élu CFDT avec l’appui des représentants de la CGT a, lors d’une déclaration liminaire, pointé du doigt tous les dysfonctionnements liés au nouveau logiciel Melody et les très difficiles conditions de travail des équipes qui essuient les plâtres de ce choix effectué par la direction. 

Cette déclaration a conduit l’ensemble des représentants syndicaux de l’entreprise à réclamer un CSE extraordinaire.  

La direction va proposer une date pour ce CSE extraordinaire sur Melody.

NAO 

Les conditions de ce que l’on nomme Prime Macron ayant fait l’objet d’une publication le 3 juin, la dernière réunion NAO (Négociations annuelles obligatoires) va pouvoir être programmée pour un versement, dixit la direction, “sur la paie de juin”.

La CFDT espère que la direction  se montrera plus ouverte à ses revendications de prendre en compte les efforts considérables effectués par les salariés de l’entreprise durant ces derniers mois par une prime et une augmentation générale plus élevées. 

D’autant plus que la prime d’intéressement sera inexistante cette année.  Cette NAO devrait avoir lieu dans les jours prochains.  

Modulation.  Enfin, bonne nouvelle pour les salariés soumis à la modulation.  Ils verront leur compte remis à zéro exceptionnellement cette année.

Logiciel éditorial : les premiers “couacs” de Mélody

Face à des remontées catastrophiques des rédactions, concernant la mise en place du nouveau logiciel éditorial Mélody en remplacement de la V3+, les élus CFDT et CGT ont fait une déclaration liminaire lors de la séance du CSE, le 7 juin 2021, demandant que le déploiement du logiciel soit stoppé, le temps de régler les différents problèmes constatés. Un CSE extraordinaire sera prochainement consacré à ce sujet. Il faut par exemple 57 clics pour un article mis en page contre 27 sur la V3+ et l’ensemble est lent et inadapté…

Comment commencer cette séance sans évoquer le nouveau système éditorial Mélody ? Derrière ce qui définit une douce musique se cache une partition remplie de fausses notes. Comment a-t-on pu arriver à une telle impréparation, à tel point que les journalistes se sont transformés en “web developpers” la semaine dernière, obligés de dire eux-mêmes ce qui ne convenait pas, et apporter les améliorations d’un logiciel qui est déjà en marche dans 5 journaux.

Si vous nous aviez fait part de votre sidération, il y a peu, suite à notre avis rendu sur la situation économique et financière, la politique sociale et les orientations stratégiques de l’UES Publihebdos; à notre tour, d’exprimer notre désarroi, voire notre colère – c’est ce qui a été ressenti dans les quatre rédactions qui ont utilisé cet outil la semaine dernière. C’est comme si on demandait à un menuisier de revenir à la scie à main après avoir utilisé la scie circulaire.

Car avec Mélody, c’est un euphémisme que de dire que nous avons le sentiment de régresser.

Pas de classement des rubriques, un grand fourre-tout pour chercher la forme d’un carton approprié, des textes qu’on ne retrouve pas au moment du montage, des photos qu’on ne peut pas recadrer, une charte éditoriale – dont on ignore le ou les auteurs, surement pas des journalistes – qui nous crée plus de contraintes que nous facilite la vie, un correcteur orthographique des plus alambiqués pour faire quelques économies, des correspondants totalement livrés à eux mêmes et pour combler le tout, des lenteurs du réseau qui font craindre le pire quand tout le monde l’utilisera. Malheureusement. Car il ne semble ne pas en être autrement. Impossible de faire machine arrière.

Tout ça, ce sont des expressions de journalistes que j’ai pu recueillir depuis le passage.

Alors oui, nous avons eu des félicitations après les bouclages : on nous a dit que nous avons bien travaillé mais à quel prix (des journées à rallonge et cela va continuer cette semaine, une actualité peu couverte, et des équipes à bout). Franchement, il est urgent de changer la musique.

C’est pourquoi, nous élus, réclamons un comité social et économique extraordinaire sur ce sujet.

Actu.fr : derrière la « success story », des conditions sociales discutables

Tribune intersyndicale du 26 avril 2021

Face à la présentation idyllique d’actu.fr par La Revue des médias de l’INA (« Actu.fr : le national à l’aune de l’hyperlocal » par Florent Servia, publié le 22 avril 2021), les représentants du personnel CFDT, Info’Com CGT et SNJ de Publihebdos souhaitent communiquer quelques remarques sur le versant social de la «success story ». Et de ce point de vue, le tableau est un peu moins reluisant…

Oui, la réussite d’actu.fr vaut que l’on s’y intéresse, la plateforme ayant réussi à trouver en un temps record une niche face aux grands médias nationaux, montrant souvent une actu différente, plus ancrée dans les territoires et plus incarnée. Mais pour les équipes rédactionnelles, cela se paie au prix fort.

On peut toujours chanter les louanges de l’info de proximité, encore convient-il de s’interroger sur la façon de la recueillir, la traiter. Actu.fr reste un agrégat de contenus de journaux locaux, fortement implantés dans leurs territoires. Et contrairement aux affirmations du PDG de Publihebdos, Francis Gaunand, les bonnes audiences de la plateforme sont avant tout permises grâce aux communautés d’internautes que chaque titre, localement, avait auparavant conquis.

La conquête de nouveaux marchés pour les annonces légales

A ces contenus de proximité émanant des rédactions historiques s’ajoutent aujourd’hui quelques « verticales » régionales, qui viennent combler les trous dans la raquette en vue d’obtenir suffisamment de « clics » pour décrocher les annonces légales. Car c’est bien ce qui justifie l’ouverture récente de rédactions dans d’autre territoires comme le Sud-Est : la conquête de nouveaux marchés d’annonces légales, ouvertes depuis peu aux sites d’informations en ligne.

Alors qu’au sein de Publihebdos le web monte en puissance, avec l’émergence d’équipes dédiées, nous devons faire face, depuis des années, à des baisses d’effectifs dans les journaux papiers. En Normandie, des rédactions ont littéralement été décimées, passant parfois de 4 à 5 journalistes à 1 ou 2.

Sans compter leurs heures, les « premiers de corvée » doivent alimenter « en direct » leur site internet, mais aussi assurer la production « normale » du journal papier : reportages, secrétariat de rédaction, relecture des articles des correspondants, mise en page, dépouillant au passage l’activité dans les ateliers de PAO. Sans oublier l’omniprésente curation des réseaux sociaux pour ne pas rater la moindre histoire de chaton sauvé de quelque péril par quelque héros anonyme ou autres histoires « à faire pleurer Margot », synonyme d’un bon retour de « clics », leitmotiv seriné dans toutes les rédactions.

Afin de « mesurer sa performance », chaque rédaction reçoit le classement des sites. Cette concurrence entre titres, contrairement à ce qui est affirmé par la direction et les éditeurs, induit les journalistes à comparer les courbes d’audience entre eux, tels des commerciaux. A Rennes, au desk national, des écrans montrent en direct les courbes d’audience, qui s’affichent comme les cours de la bourse dans les salles de marché, et des petites mains remanient en permanence les mots-clés, les titres, l’éditing, dans l’espoir d’obtenir un meilleur référencement par le sacrosaint Google.

Changement de rythme de travail dans les rédactions

La course à l’audience a profondément changé le rythme de vie et même le contenu du travail des journalistes : ils font moins de terrain, davantage de bâtonnage et de veille sur le web et anglent de plus en plus leurs sujets « pour faire du clic » ou « du fric » comme se gargarisait un éditeur dans l’article de l’Ina. Le week-end, dans certaines rédactions ayant accepté de faire des « roulements de travail », les tâches se sont empilées : publication d’articles à heures fixes pour assurer un fil continu d’informations, changement de la home-page, partage sur les réseaux sociaux, modération… Le travail de contact, de terrain, a laissé place au taylorisme numérique… Avec des alarmes de téléphone portable qui résonnent comme rappel et rythment cette production à la chaîne.

On le voit : les journalistes localiers de Publihebdos travaillent désormais au même rythme que leurs confrères des quotidiens, y compris les week-ends, mais avec des salaires bien inférieurs, scotchés à une grille PHR au ras des pâquerettes. Certes, Publihebdos peut se targuer de créer des emplois de journalistes, mais ces nouveaux postes, plutôt que de renforcer les effectifs dans les rédactions des hebdos, ne font que creuser l’écart entre journalistes.

Dans les « verticales » et les grandes villes où actu.fr commence à se déployer, c’est la précarité qui l’emporte, avec des embauches de jeunes journalistes en rédaction détachée, essentiellement en CDD, quand ce n’est pas sous le statut de correspondant local de presse, assujettis à des objectifs d’audience très élevés, motivés par la fausse gloire de participer au lancement d’une verticale en partant d’une page blanche. Mais à quel prix ? Et dans quelles conditions ? Le management de Publihebdos, parfois brutal, souvent insidieux, sait presser les citrons, mais pour les journalistes, ça passe ou ça casse. Et quand ça casse, les dégâts sont considérables. Certains pourraient en témoigner. Mais qu’importe ! La direction reste sourde à nos alertes et le navire continue sans eux, avec à sa barre un capitaine autosatisfait, entouré d’une cour de quelques chefs zélés, chantant à qui mieux mieux les louanges d’une entreprise ayant depuis longtemps jeté son « humanisme » aux orties.

L’intersyndicale de Publihebdos, CFDT, Info-Com’CGT et SNJ

Télétravail élargi et maintien du salaire à 100 % pour tous

CSE extraordinaire du 2 avril 2021.

Une réunion extraordinaire du CSE SCCT de Publihebdos s’est tenue ce vendredi 2 avril 2021 en présence des élues et élus et mandatés CFDT.

Peu de choses changent après les nouvelles annonces du Président de la République. Il s’agissait d’une mise à jour du protocole sanitaire et du plan de reprise d’activité.a

En résumé :

  • Fermeture au public de tous les locaux à compter du mardi 5 avril 2021
  • Généralisation du télétravail sanitaire
  • 100 % des personnels de Publihebdos sont éligibles à l’activité partielle.

Écoles fermées et télétravail

La fermeture des écoles qui touche désormais tout le pays a entraîné un dispositif national d’activité partielle qui s’applique donc à Publihebdos.

Deux conditions doivent être réunies :

  • Le conjoint ne doit pas pouvoir demander un arrêt pour garder les enfants et le télétravail ne doit pas être possible.
  • Pour les journalistes, l’entreprise fera valoir que journaliste dit reportage et qu’il est impossible d’emmener ses enfants en reportage.

Attestations

Deux attestations sont nécessaires aux journalistes. Elles sont ou seront envoyés par les éditeurs aux salariés au plus vite :

  • la première de déplacement dérogatoire pour activité professionnelle
  • la deuxième pour déplacement en dehors des heures de couvre-feu.

En effet, lors de précédents confinements, la carte de presse n’avait parfois pas suffi aux autorités lors de contrôles.

Une attestation est également à fournir aux correspondants.

La question se posant également pour tous les métiers et les managers auront à examiner les situations au cas par cas.

Congés scolaires et CP

Les élues et élus CFDT s’interrogeaient sur les congés scolaires avancés et les congés payés.

Les CP déjà posés doivent être pris mais il est possible de les faire coïncider avec le nouveau calendrier après discussion avec la hiérarchie.

Télétravail au maximum

La direction a décidé de renforcer le télétravail et de limiter la présence sur site.

Les éditeurs ont entrepris un réexamen des situations de chaque salarié en présentiel afin de voir si des solutions de télétravail sont envisageables.

La direction a indiqué qu’elle « essaierait de faire au mieux » pour les autres postes en télétravail avec des tout-petits.

Salaire maintenu à 100% pour tous

A la question des élues et élus CFDT sur le maintien du salaire à 100 % pour tous les salariés de Publihebdos et d’Hebdoscom, la direction a répondu positivement.

Le dossier déposé à la Direccte concerne donc l’ensemble des sites Publihebdos, pour 606 salariés avec un nombre total de 36 547 heures qui pourraient être consommées dans ce dispositif d’activité partielle.

« Mais, comme précédemment, nous ne consommerons que ce dont nous avons besoin », a conclu la direction.

Retour à l’activité partielle, pas de prime d’intéressement 2021, mais un caprice

Les élus et élues du CSE Publihebdos ont participé aux deux réunions CSE qui se sont tenues par visio-conférence les 23 et 25 mars 2021.

Mardi 23 mars, les élus et élues CFDT étaient conviés à une réunion extraordinaire du CSE/SSCT pour se prononcer sur l’actualisation du plan de reprise d’activité et de recours à l’activité partielle à Publihebdos.

Activité partielle à Publihebdos

A la suite des annonces du Premier ministre concernant un nouveau confinement dans 16 départements à compter du 20 mars 2021, un état des lieux a été effectué, plusieurs journaux de Publihebdos étant concernés.

La direction a choisi d’agir « par précaution ». Il a donc été décidé de fermer dès à présent les accueils.

Un impact négatif en matière de publicité et d’annonces légales est craint sur les journaux gratuits, même si ceux du Havre et de Rouen ont pu normalement sortir aux dates prévues.

Les journalistes des gratuits pourraient donc être également concernés par de l’activité partielle, comme les personnels des ateliers et imprimeries, même s’il ne s’agirait vraisemblablement pas d’activité partielle à 100%.

Un salaire maintenu à 100 %

Le dossier, approuvé à l’unanimité par les élus du CSE, tel qu’il sera déposé à la Direccte, concernera la période du 20 mars au 30 avril 2021 pour un périmètre couvrant toute la zone de l’entreprise.

Il y est fait état de 172 personnes potentiellement concernées pour un total maximal de 172230 heures.

Depuis le mois de janvier 2021, la situation sanitaire a eu tendance à se détériorer au sein de Publihebdos avec la découverte d’un cluster dans une rédaction avant un léger mieux.

Comme lors des deux précédents confinements, la direction a indiqué poursuivre le maintien intégral du salaire.

Quel avenir pour les titres en difficulté ?

Les élues et élus CFDT, toujours soucieux de la préservation de l’emploi au sein de Publihebdos, ont souhaité recevoir des informations sur le devenir des journaux en difficulté depuis plusieurs mois, voire années.

Le sort de plusieurs journaux a ainsi été évoqué avec à chaque fois, la même réponse : « Il n’est pas question de fermer boutique ».

Le directeur délégué a ainsi confirmé que le bassin de vie d’un journal du Calvados était tourné vers la région caennaise et que par conséquent, le contenu de ce journal serait enrichi par des informations de la région de Caen.

Les autres journaux à la santé précaire connaissent, semble-t-il malgré un effectif constant, un résultat meilleur que le prévisionnel après parfois un repositionnement sur le coeur de cible.

Une riposte qui inquiète

Un état des lieux des journaux gratuits était demandé ; la direction fera un retour après ce troisième confinement.

Cependant, un point a retenu l’attention des élus et élues de la CFDT : à savoir l’arrivée sur l’Orne d’un mensuel gratuit de la Manche Libre par le biais de Tendance Ouest.

Deux élues CFDT se sont interrogées sur la pertinence de la riposte de Publihebdos qui a décidé de sortir un gratuit « à la va vite » pour le début avril.

La direction a indiqué qu’il s’agirait d’un « one shot » pour asseoir la position historique de nos journaux sur ce département très couvert par Publihedbos avec des hebdomadaires à Argentan, Alençon, L’Aigle, Mortagne, Flers, Domfront.

La question du contenu est épineuse pour les élues et élus CFDT qui verraient d’un très mauvais oeil cette nouvelle tâche échoir aux journalistes déjà fort occupés par leurs journaux respectifs.

La direction s’est voulue, une nouvelle fois, rassurante, arguant du fait que les journalistes ne seraient pas en première ligne, « la réaction des trois éditeurs concernés a été unanime pour mener cette opération », a conclu la direction sans emporter l’adhésion des élues CFDT.

L’ensemble des élues et élus CFDT veillera à ce qui ne semble être qu’un «caprice de Publihebdos »ne soit pas une charge supplémentaire pour les journalistes déjà écartelés, au-delà du raisonnable, entre print et web.

Prime dite Macron

La direction a annoncé que le sujet de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (dite Prime Macron) avait été abordé le matin même dans le cadre des NAO et qu’elle se poursuivrait dans ce cadre.

La date butoir pour un tel versement est encore inconnue.

Dans le même temps, la direction a réaffirmé l’absence de prime d’intéressement cette année.

Congés, RTT : des soldes importants à ne pas perdre

Concernant la prise des RTT et congés payés, la direction reconnaît que les soldes sont plus importants que les années précédentes pour cause de Covid peu propice aux poses de vacances. La direction a rappelé que les CP devaient être pris avant le 31 mai tandis que les RTT se considéraient sur l’année civile. « S’il existe une tolérance à reporter les CP, il est expressément demandé de les prendre durant l’exercice suivant au risque de les perdre » a-t-elle averti.

Télétravail à revoir

Après les discussions sur un possible accord sur le télétravail, négociations dont la CFDT s’est retirée après que la direction de Publihebdos a dit ne pas vouloir aller au-delà de 20 jours de télétravail par an, l’heure n’est plus à l’urgence. «  Nous sommes toujours et encore pour un bon moment dans un télétravail dans un contexte sanitaire ». La direction a proposé de rouvrir les discussions au moment de la sortie de crise afin d’aller soit vers un accord soit vers une charte.

Chèques vacances papier ou connectés

Les chèques vacances sont reconduits cette année pour un montant de 180 euros avec une participation de 50 euros pour l’essentiel des salariés contre 60 euros pour les cadres, rédacteurs en chef et rédacteurs en chef adjoints.

Les chèques, pour la première fois, seront soit connectés soit papier. Le retour des salariés devra être effectué pour le 12 mai dernier délai pour une remise vraisemblablement courant juin.

Les critères d’attribution sont une présence dans l’effectif au 31 mars depuis au moins trois mois ou pour les CDD six mois durant les deux dernières années.

Paywall

L’idée d’un Paywall n’est pas abandonnée mais le développement actuel concerne « Mon actu », une phase en mode connecté qui permettra de personnaliser l’expérience utilisateur. Disponible courant juin, il permettra ensuite la mise en place d’offres avec du contenu payant.

Le prochain CSE se tiendra le 22 avril 2021 avec la troisième réunion NAO le matin.

Les élues et élus CFDT PUBLIHEBDOS

Négociations annuelles obligatoires à Publihebdos : acte 1

Chaque année, la direction de l’entreprise réunit les représentants syndicaux pour recueillir des demandes précises pour l’année à venir. C’est l’occasion de revendiquer par exemple des augmentations générales de salaires, plus de tickets restaurants,… en fonction des documents officiels sur l’entreprise que la direction est « censée » nous communiquer. Censée, car malgré nos sollicitations en janvier, nous n’avons pu obtenir par exemple les tableaux sur les salaires 2020 dans l’entreprise (encore moins celui sur les augmentations individuelles).

Cette année particulière, la visioconférence a remplacé les réunions en présentiel et ce vendredi 12 mars 2021, seuls les élus Info’Com-CGT et CFDT ont répondu présent à l’appel pour exposer leurs doléances regroupées dans une pétition commune.

Augmentation générale et prime

Les représentants syndicaux Info’Com-CGT et CFDT demandent ainsi cette année une augmentation de 200 euros pour les salaires inférieurs à 2 500 euros (brut), et une augmentation de 100 euros pour les salaires de plus de 2 500 euros.

De même, «comme l’intéressement ne devrait pas être déclenché cette année» selon Francis Gaunand, et alors que les salariés de Publihebdos n’ont pas eu de prime Macron en 2020, les représentants du personnel enjoignent à la direction de substituer une prime d’intéressement de 2 000 euros.

En effet, si l’entreprise a maintenu les salaires à 100% pendant le chômage partiel l’année dernière, tous les salariés, que ce soit en télétravail ou en présentiel, ont donné beaucoup de leur énergie et de leur temps pour s’adapter et travailler différemment afin de sortir de beaux journaux malgré tout, afin de maintenir de bons scores d’audience sur le web, coûte que coûte.

La journée de solidarité en cadeau

La cyber-attaque de fin d’année a d’autant plus fragilisé les travailleurs qui ont dû faire preuve encore une fois de flexibilité et de disponibilité, sans compter les heures et l’énergie à s’arracher les cheveux quand les outils ne fonctionnent plus correctement.

Le pouvoir d’achat des salariés est d’autant plus malmené qu’en situation de télétravail sanitaire « forcé », la direction refuse de prendre en charge les frais domestiques liés au travail à la maison 5 jours sur 7.

Par ailleurs, les représentants Info’Com-CGT et CFDT de Publihebdos revendiquent que soit offerte à l’ensemble des salariés du groupe la journée de solidarité (lundi de Pentecôte).

Pour cette première réunion, la direction a pris note de nos demandes : les négociations se poursuivront.

jeudi 25 mars 2021…
Les élus Info’Com-CGT et CFDT de Publihebdos

Télétravail à Publihebdos : pourquoi la négociation a-t-elle fait pschitt

A la demande d’un certain nombre de salariés qui ont pris goût au télétravail induit par la crise sanitaire depuis bientôt un an, les représentants du personnel de Publihebdos ont demandé l’ouverture d’une négociation dans l’entreprise, afin d’envisager des droits (et des devoirs) pour les salariés volontaires de poursuivre le télétravail au sortir des restrictions liées au Covid.

Pour nos organisations syndicales Info-Com CGT et CFDT, qui représentent l’ensemble des métiers à Publihebdos, il ne s’agit pas de favoriser l’isolement des personnes en télétravail mais bien de laisser la possibilité de pouvoir travailler entre une et trois journées par semaine, selon les souhaits du salarié, avec un maximum de flexibilité.

Publihebdos ne veut pas payer

Pour nos deux organisations, le travail en entreprise doit garder ses prédispositions créatrices de lien social. La présence sur son lieu de travail et les interactions avec les collègues (hors Covid) doivent apporter un épanouissement personnel de l’individu. Mais l’entreprise doit aussi s’adapter à son temps et profiter des moyens numériques qui permettent le travail à la maison, si, bien sûr il est choisi par le salarié et permis dans de bonnes conditions.

Mais la direction de Publihebdos ne l’entend visiblement pas de cette oreille : depuis le départ, elle semble freiner des quatre fers pour le télétravail, acceptant bon gré mal gré l’ouverture de discussions sur le sujet. De quoi lui permettre de revendiquer sans vergogne d’être « ouverte au dialogue social ». Mais dans dialogue, il y a normalement la notion de duo. Or, la direction n’entend pas les attentes du terrain que nous relayons haut et fort.

Déjà en temps de Covid, le télétravail est censé être la règle pour tous, et ce depuis plusieurs mois maintenant. Interrogée sur cette question en réunion à plusieurs reprises, la direction de Publihebdos refuse de prendre en charge les frais engendrés par ceux qui travaillent tous les jours à domicile (chauffage, électricité, abonnement Internet…), arguant que le télétravail pour raisons sanitaires n’est pas de leur fait. N’en déplaise à la ministre du Travail Elizabeth Borne, qui préconise pourtant que le télétravail ne doit pas coûter aux travailleurs contraints de rester chez eux…

La direction prétexte que les salariés font des économies de déplacement, et c’est sans doute vrai pour certains, mais quid des frais de route qui ne seront plus à déduire de la déclaration de revenus ? Devons-nous nous contenter d’espérer que les frais de chauffage soient aussi déductibles des impôts cette année ? D’autant que côté Urssaf, qui préconise un barème de prise en charge de 10 € par mois pour un jour télétravaillé par semaine (20 € pour 2 jours/semaine, 30 € pour 3 jours/semaine, etc.), ces indemnités sont exonérées de charge pour l’entreprise. Certes, la direction de Publihebdos subit comme tout le monde le télétravail « sanitaire », mais c’est bien avec leurs deniers personnels que les salariés payent la régularisation de leurs factures domestiques.

Pas d’accord sur le nombre de jours

Deuxième point de désaccord : le nombre de jours de télétravail. Si les représentants du personnel s’accordent sur le concept de forfait annuel (à l’instar des CP), ils veulent néanmoins que l’accord régisse vraiment le télétravail, et non pas seulement une simple latitude à pouvoir travailler de chez soi de temps en temps. La CFDT et Info-Com CGT se sont fixé un seuil minimum de 40 jours par an, soit l’équivalent d’un jour par semaine (compte tenu des congés). Mais la direction reste braquée sur 20 jours, acceptant généreusement de monter à 25 si on insiste un peu, mais pas mieux, se contentant de constater que c’est déjà mieux que rien.

Cette politique « tiédasse » menée par la direction de Publihebdos dès qu’il s’agit d’améliorer le bien-être au travail n’a que trop duré. Dans ces conditions, aucun accord ne sera signé par nos organisations dans l’entreprise, qui s’auto-congratulera néanmoins d’avoir pu établir… une « charte » sur le télétravail, sur la base du travail en commun que nous avons réalisé ensemble depuis le début de l’année sur le sujet. Mais une simple charte, qui n’a aucune valeur juridique, se contentera juste de faire jolie sur l’étagère du fameux « dialogue social » soit-disant cher à Publihebdos. Au risque de prendre la poussière…